Lusitaniens
Description
MODÈLE
e Pur-sang Lusitanien toise généralement entre 1m55 et 1m70. Sa morphologie est de type médioligne ou sub-bréviligne, la longueur scapulo–ischiale étant égale à la taille au garrot : la silhouette peut s’inscrire dans un carré. Sans aucune ligne heurtée, c’est un cheval qui dégage une forte impression d’harmonie et de noblesse. La tête est de longueur moyenne et très expressive, le profil du chanfrein est subconvexe ou rectiligne. Un profil moutonné (encarneirado) ou trop busqué est à éviter, de même qu’un profil camus ou arabisé.
D’une grande douceur, les yeux sont caractéristiques, formant un accent circonflexe dans leur partie supérieure, et souvent bordés d’un trait de pinceau noir étiré vers la tempe. Les naseaux sont en amande et en retrait de la ligne du chanfrein, donnant au bout du nez un aspect « en goutte » très typique.
L’encolure est remarquablement conformée, bien attachée et rouée, très puissante chez les mâles de cette race dans laquelle le dimorphisme sexuel est marqué. Un développement exagéré du chignon constitue un défaut important. La crinière du lusitanien est abondante et longue mais moins que chez le Pure race espagnol. Le garrot est de hauteur moyenne et peu saillant, l’épaule longue et bien oblique, le dos court et droit, manquant parfois un peu de force. Le rein peut être légèrement convexe. La croupe est arrondie et la queue est attachée basse. Les canons sont plutôt longs et les jarrets parfois placés assez hauts mais avec des articulations solides. Les membres postérieurs présentent des angles relativement fermés.
Description du modèle de la race selon l’APSL (Format Acrobat, 83 Ko)
ALLURES
Le Pur-sang Lusitanien a des allures caractéristiques, très différentes de celles des chevaux marqués de sang anglais. Il montre un geste énergique, élevé et arrondi, combinant élévation et protraction. Il ne doit pas présenter d’allures rasantes ni de « coup de manchette ». L’image du cheval ibérique qui billarde ou « enfonce des pavés » est aujourd’hui révolue surtout lorsqu’il s’agit de sujets de qualité. Le lusitanien a un pas énergique et son trot, généralement très confortable pour le cavalier, peut présenter une magnifique extension, les meilleurs sujets montrant un magnifique rebond. Le galop est moelleux, souple, naturellement cadencé et équilibré, mais manque parfois un peu de projection. Le lusitanien possède un mental exceptionnel. Son caractère est d'une douceur et d’une stabilité extraordinaires. Les mâles, étant presque toujours gardés entiers, peuvent souvent évoluer sans problème parmi les juments ou d’autres entiers.
ROBES
Au XVIIIe siècle, toutes les robes existaient chez le cheval ibérique, comme en témoignent les tableaux des peintres de l’époque. On y voit un joyeux foisonnement de palominos, de pies, de tachetés, de mouchetés, d'alezans…Toutes ces robes existent encore aujourd’hui chez le lusitanien, et sont parfaitement admises par le standard même si l’alezan est peu typique et le pie devenu rarissime. Toutefois, le gène pie reste présent dans le patrimoine génétique du lusitanien, et peut réapparaître, sur une robe grise par exemple, formant un curieux « manteau » associé à la robe de fond.
Gris
La robe la plus caractéristique du lusitanien actuel est le gris sabino, un gris rouanné ou vineux (avinhoso) , qui représente environ 60 % du cheptel. Les poulains de deux ans présentent de loin une teinte « caramel » très typique et deviennent gris à l’âge adulte.
Le bai (« castanho » en portugais), souvent très miroité, est également une robe typique du cheval portugais, comme le bai-brun et le noir (très cotés). D’ailleurs, l'Alter Real est le plus souvent bai mais peut parfois être gris ou d’autres couleurs parce que certains gènes de couleurs circulent toujours dans ses veines. En 1989, sur 354 étalons Alter Real inscrits au Stud-book portugais du Pur-sang Lusitanien, ils étaient tous bais (sauf dix alezans, sept gris et un noir). L'introduction de deux étalons gris a ramené cette robe au caractère dominant. Ceux qui sont d’une robe différente (grise ou autre) ne sont pas utilisés à l'École Portugaise d’Art Équestre pour des raisons d'homogénéité des spectacles, mais sont parfaitement inscriptibles au Stud-book et ont le droit de reproduire.
Bai | Noir
Les robes isabelle (« baio » en portugais), alezane et palomino sont relativement fréquentes ainsi que le crème (« isabella » en portugais) qui est souvent associé à des yeux bleus. La raie de mulet est très souvent présente chez le lusitanien typé, notamment dans les robes isabelle et souris. La bande cruciale est également admise : il s'agit rarement d'une trace nettement dessinée comme chez les équidés asiniens, mais plutôt d'une sorte de charbonnure verticale sur les épaules. Plus visible chez le poulain, elle s'estompe généralement avec l’âge pour ne former qu'une ombre diffuse, bien reconnaissable pour un œil averti. Enfin, des zébrures peuvent également apparaître sur les membres, bien sûr, mais aussi sur le front, l'encolure, le dos…
Isabelle | Alezan
Crème | Palomino
APTITUDES
Bartabas et Horizonte
Le Pur-sang lusitanien présente une grande richesse d’aptitudes. Certes, pour sa beauté et sa réceptivité à toute forme d’apprentissage, il est souvent l’élu des artistes de spectacle tel Cavalia et Apassionata ou encore la race de prédilection de cavaliers-artistes tel que Bartabas, Mario Luraschi, Magali Delgado, Frédéric Pignon et des grandes écoles comme l’École Portugaise d’Art Équestre et l’Académie du Spectacle Équestre. Sélectionné pour et par la tauromachie, il présente une mobilité et un équilibre exceptionnels; ces qualités, ajoutées à son caractère joueur, en ont fait le chef de file des chevaux de horse ball, avec des titres de vice-champion d’Europe 1993, 1994 et 1995 et du cheval par excellence pour les épreuves d’équitation de travail. Par sa stabilité mentale, le lusitanien est évidemment un remarquable cheval de TREC, de randonnée ou de loisirs.
Équitation de travail | Odin
Le Cadre Noir mit du temps à agrémenter sa cavalerie de chevaux Pur-sang Lusitaniens, traditionnellement dévolu aux races françaises,. Le premier représentant fut le fameux étalon Odin (fer Roger Bouzin) que Philippe Karl mena aux longues rênes et monta aux airs relevés dans la plus pure tradition de l’équitation française lors des galas du Cadre Noir.
Le Pur-sang Lusitanien peut parfaitement performer dans les disciplines olympiques. En saut d’obstacles, on se souvient du fameux Novilheiro qui a été monté en CSO par John Whitaker qui fut en 1983, le cheval de CSO le plus primé d'Angleterre et figura à la douzième place parmi les 20 meilleurs chevaux de saut d’obstacle du monde. En attelage, discipline exigeant des chevaux rapides et puissants, citons les quatre lusitaniens de Félix Brasseur, Champion du Monde en 1996, et plus récemment, le performant et stable Impacto (fer Ervideira), gagnant la Coupe du Monde 2004 d’attelage à un, avec un autre meneur belge, André Herman.
Guizo
Dans la discipline du dressage, le Pur-sang Lusitanien montre une aptitude exceptionnelle. Fait en montant, ce cheval souvent qualifié de « baroque » présente une morphologie qui le prédispose à l’abaissement maximal des hanches et au soutien de l'avant-main. Sa souplesse et la flexibilité de ses articulations lui permettent un remarquable engagement des postérieurs, parfois si difficile à obtenir avec des chevaux marqués de sang anglais. Bien que les juges aient été surpris lorsque les chevaux ibériques ont fait leur apparition sur les circuits internationaux de dressage, certains Pur-sang Lusitaniens ont su se démarquer en compétition de haut niveau, notamment; Orphée cheval olympique de Catherine Durand-Henriquet, Ripado monté par Carlos Pinto en Championnat du Monde, Guizo et Juan Antonio Jimenez membres de l’équipe espagnole médaillée d’argent des JO d’Athènes en 2004 et Galopin de la Font qui, monté par Daniel Pinto, a remporté la petite finale de la Coupe du Monde de dressage FEI à Las Vegas en 2007. Et ce n’est que le début du grand retour du plus ancien cheval de selle….
Galopin de la Font | Orphée
(Source : site Web de l’APSL : www.cavalo-lusitano.com; Le lusitanien, Laetitia Bataille, Collection Equilivre, Éditions Optipresse, 2003; Cavalo lusitano, O filho do vento, Arsenio Raposo Cordeiro, Editions Inapa, 2002.)